Gunter Warner, Greenpeace NZ VolunteerÂgé de 92 ans, Gunter Warner est probablement le plus âgé des adhérents de Greenpeace en Nouvelle Zélande. Cet homme est à la fois membre à vie, bénévole et activiste de l'organisation, mais c'est aussi un survivant de l'holocauste. Aujourd'hui il figurait parmi les 30 personnes qui ont participé à la vigile silencieuse, enfermés dans une petite cellule de prison à Auckland, pour marquer le 30e jour de détention des Arctic 30.

Je lui ai parlé après sa participation à la vigile et voici ce qu'il m'a dit :

Un ami de Greenpeace m'a parlé de la vigile sur le quai du vendredi 18 octobre pour soutenir l'équipage qui a été arrêté et emprisonné à Mourmansk, en Russie. J'ai trouvé que l'idée d'une cage comme symbole de l'oppressiont était vraiment parfaitement adaptée. Je n'ai pas hésité à sortir de mon petit confort pour 30 minutes, pour faire preuve de solidarité avec les gens emprisonnés en Russie et j'espère que cette toute petite pression pourra persuader les Russes au moins de les libérer sous caution.

Après avoir pris ma retraite en 1987 j'ai commencé à être bénévole pour Greenpeace. J'ai trouvé que ce travail était particulièrement enrichissant et sans Greenpeace, je pense que le mouvement écologiste n'aurait pas du tout été aussi fort qu'il l'est aujourd'hui. La lutte de Greenpeace pour l'environnement et la paix se poursuit inlassablement depuis plus de 40 ans, et l'organisation est extrêmement bien considérée en Nouvelle Zélande car elle passe vraiment à l'action.

Alors je me suis dit qu'une demi-heure, c'était rien. Ces 30 personnes courageuses vivent dans des conditions très difficiles, des petites cellules, sans lumière du jour. Ont-ils assez à manger ? Ces pensées m'ont traversé l'esprit quand j'étais dans cette cage dans le centre d'Auckland. Ont-ils froid ? Les menottes sont très difficiles à endurer. Cela fait 30 jours pour eux, mais seulement 30 minutes pour moi.

En dehors de l'action dans l'Arctique, ce qui me préoccupe vraiment, c'est que notre gouvernement est sur le point d'autoriser l'exploration pétrolière au large des côtes de Nouvelle Zélande. De nombreuses personnes ne semblent pas comprendre quels risques et dangers ces actions peuvent représenter. Nous ne devons pas oublier ce qui s'est passé dans le Golfe du Mexique, où la plate-forme de forage a explosé et de vastes quantités de pétrole ont été déversées dans le eaux. BP a payé une petite indemnité, mais on ne pourra jamais remettre en état l'environnement local. Je considère que la Nouvelle Zélande ne devrait JAMAIS envisager d'attribuer des liences de forages.

En France, Greenpeace existe mais son travail reste toujours confronté à de lourdes difficultés. Je connais la France assez bien et je parle français. La droite en France n'oubliera jamais que leur réputation en NZ a été fortement affectée. Le seul acte de terrorisme qu'on ait connu en Nouvelle Zélande à l'époque moderne, c'est un acte de terrorisme d'État commis par les Français en 1985 contre le Rainbow Warrior, parce que ce navire était ancré paisiblement dans le port d'Auckland, à seulement quelques minutes de là où j'étais assis dans une cage aujourd'hui, et c'est une douloureuse épine dans leur pied. Le photographe Fernando Pereira a perdu la vie dans cet événement. Nous ne devons pas l'oublier. Nous ne devons pas avoir peur de nous exprimer car les problèmes n'ont en aucun cas été résolus.

Les Français ne font plus d'essais dans le Pacifique, mais maintenant le changement climatique est une vraie menace.

Nous devrions peut-être penser à l'avenir et prendre conscience qu'il y a beaucoup de jeunes gens, à la fois en NZ et dans d'autres pays, qui font un travail formidable pour sauver la planète, qui court un énorme danger du fait du changement climatique. Greenpeace dispose d'un nombre considérable de bénévoles. Ils sont jeunes (ou pas si jeunes), de Nouvelle Zélande ou d'autres pays. Cela donne de l'espoirt. Nous devons être optimistes. Mais pour le moment, notre préoccupation la plus urgente et immédiate, c'est de faire sortir nos 30 amis et collègues de la prison en Russie.

Gunter Warner

 

 

Francesco Pisanu #FreeTheArctic30

Gunter a fait sa vigile pour Francesco Pisanu, l'un des Arctic 30 actuellement en détention et inculpé de piraterie en Russie pour avoir participé à une manifestation pacifique contre le forage pétrolier en Arctique.

Francesco Pisanu, membre d'équipage, France, Âge : 38 ans, un des Arctic 30.

Lieu actuel : prison, Mourmansk, Russie

Francesco a grandi près de Paris, en France, et il est de longue date engagé en faveur de la protection de l'environnement. Il a d'abord rejoint Greenpeace comme bénévole, en participant à des actions pour sensibiliser aux nombreuses menaces qui pèsent sur notre environnement. Dans le même temps, il a occupé entre autres un emploi d'ambulancier. En 2006, il a pour la première fois découvert la vie à bord d'un bateau de Greenpeace en tant que volontaire à bord de l'Esperanza sur une "tournée Océans d'un an", qui visait à créer des réserves marines dans le monde entier. Il a navigué de la mer Méditerrannée jusqu'à l'océan Pacifique, a traversé la mer Rouge et l'océan Indien. Il a ensuite obtenu les diplômes nécessaires pour devenir membre de l'équipage de Greenpeace, et il consacre maintenant sa vie à naviguer pour sensibiliser les gens à l'avenir des océans.

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